Comprendre les facteurs et la biologie du stress
La biologie du stress : le syndrome général d’adaptation.
C’est ainsi que le professeur Hans Selye, endocrinologue, définit en 1925 pour la première fois les réactions biologiques de l’organisme dans une situation de stress : « L’ensemble des moyens physiologiques et psychologiques mis en œuvre par une personne pour s’adapter à un événement donné. » .
Le syndrome d’adaptation (SGA) comprend 3 phases:
La phase d’alerte, avec la mise en place des systèmes de défense de l’organisme et la sécrétion d’adrénaline.
La phase de résistance, avec notamment la sécrétion de cortisol pour endurer une situation.
La phase d’épuisement, toutes les ressources de l’organisme sont épuisées.
Notre organisme répond de façon non spécifique au stress aigüe et chronique en s’adaptant à l’aide de notre système nerveux et endocrinien. En prévision d’une consommation importante de glucose, les glandes corticosurrénales libèrent du cortisol ainsi que de l’adrénaline pour optimiser la réaction de fuite ou de combat que provoque en nous une situation de stress.
Pour maintenir un bon équilibre de nos fonctions physiques et psychiques, ces systèmes produisent et sécrètent également des neurotransmetteurs tels que la dopamine, le Gaba (acide gamma-aminobutyrique), la sérotonine et la noradrénaline. Outre leurs capacités de gérer de multiples fonctions physiologiques, ces quatre neuromédiateurs permettent aussi de réguler nos comportements sociaux, relationnels et professionnels afin d’ajuster la bonne mesure de nos initiatives face à l’adversité potentielle.
Lorsque le stress est vécu de façon ponctuel, en dehors d’un état de choc traumatique, nous avons suffisamment de réserves pour rebondir grâce à tous ces systèmes régulateurs. Cependant, lorsque les conditions de stress perdurent, notre organisme se met en phase de «résistance » et diminue sa production d’adrénaline, de cortisol et de neurotransmetteurs.
Le stress est également reconnu pour ses effets pro-oxydatifs engendrant des carences importantes en vitamines et en minéraux. Ainsi, après de nombreux efforts d’adaptation en phase dite « de résistance », il n’est pas rare d’atteindre alors la phase d’épuisement dont le burn out en est l’expression la plus courante.
D’autres pathologies sont également reconnues comme faisant parties de la troisième phase d’épuisement.
Parmi celles-ci nous pouvons citer :
Le syndrome de fatigue chronique
La fibromyalgie
Le diabète
La Colite ulcéreuse
L’ulcère de l’estomac
L’hypertension artérielle
L’hypothyroïdie
Certaines formes de dépressions
Les pathologies auto-immunitaires
Les cancers.
Le fonctionnement des neurotransmetteurs et les troubles liés au stress
La dopamine: l’élan.
Le moteur : la noradrénaline
Le frein : la sérotonine
Le régulateur : Le GABA
Ces quatre médiateurs de nos humeurs ont un impact considérable sur notre élan vital, notre endurance et notre capacité d’adaptation en toute circonstance.
La dopamine : le starter, l’impulsion vitale matinale.
La dopamine joue un rôle important dans la motivation, la mémoire, les prises de décision et d’initiative ainsi que la libido. Elle procure le sentiment de plaisir et de réconfort dans les processus d’apprentissage mais aussi dans les prises de risques.
Les signes de carences de dopamine peuvent se manifester par :
Une perte d’énergie importante.
Des troubles de la concentration .
Sommeil perturbé.
Fatigue dès le réveil.
Manque de confiance en soi .
Anxiété, indécision, manque d’initiative.
Dans un stade plus avancé, la carence en dopamine peut entraîner une forme de dépression, avec la perte d’intérêt pour l’entourage, un repli sur soi et l’interruption des activités habituellement plaisantes. Les recours aux stimulants comme la caféine et l’alcool sont fréquents pour faire face à la perte de désir et de motivation, ce qui augmente les tendances aux addictions.
La noradrénaline : le moteur, l’endurance et la vigilance.
La noradrénaline régule le rythme cardiaque et la tension artérielle, elle tempère l’activité nerveuse et maintient l’organisme en vigilance.
Les signes de carences de noradrénaline peuvent se manifester par :
Somnolence, manque d’entrain .
Perte d’appétit.
Troubles de la mémoire et de la vigilance.
Tendance à l’hypotension .
Détachement social, repli sur soi .
Perte d’intérêts des activités quotidiennes .
Manque de coopération et d’empathie .
Comportements défensif .
Dépression.
Le Gaba (acide gamma-aminobutyrique) : le régulateur des activités cérébrales.
Le Gaba permet de réguler l’activité cérébrale afin d’assurer les phases d’apprentissage et d’assimilation. Il optimise la capacité de mémorisation et régule les tendances aux pensées négatives. Il permet de mieux gérer l’anxiété, ses fonctions apaisante et relaxante sont bénéfiques pour le système cardio-vasculaire.
Les signes de carences de Gaba peuvent se manifester par :
Irritabilité, sautes d’humeur .
Manque de cohérence dans les pensées .
Troubles de la concentration et d’assimilation.
Sommeil non récupérateur .
Fatigue et transpiration excessive.
Anxiété , nervosité permanente avec des tremblements.
La sérotonine : le frein, la sérénité et l’optimisme.
Véritable « molécule du bonheur », la sérotonine régule les humeurs et apaise les frustrations.
Elle est produite à 95% par nos intestins. Son action régulatrice sur l’anxiété, le sommeil, la douleur et l’appétit nous permet de rester serein. On la reconnait pour son efficacité contre certaines formes de dépressions et elle intervient dans la synthèse de la mélatonine, l’hormone du sommeil.
Les signes de carences de sérotonine peuvent se manifester par :
Le syndrome du côlon irritable
Crise d’angoisse, anxiété, colère Irritabilité, agressivité, impatience.
Troubles du sommeil et de l’endormissement.
Compulsions alimentaires,envie de sucre .
Comportement impulsif et agressif .
Dépression.